Une Europe des Nations ? 🤨 Non merci !

Une Europe des Nations ? 🤨 Non merci ! (Photo: Claudio Peri/EFE)
L'Europe des Nations sera notre salut. Pas vraiment... (Photo: Claudio Peri/EFE)

Blog post sur LinkedIn, 31/08/2025, de Sven Franck (in Deutsch, in english)

TL;DR – Giorgia Meloni ne voulait pas qu'on lui vole la vedette lors de la récente Rencontre de Rimini. Contrairement à Mario Draghi plaidant pour l'intégration européenne, elle plaidait pour ... l'Europe des Nations. Car de mettre le loup dans la bergerie sera jamais la solution.

"Show of farce"

C'est une ligne de crête pour les chefs d'État dans cette Europe des Nations : s'arranger avec Poutine tout en flirtant avec Trump. Soutenir l'UE tout en complotant pour la démanteler. En étant pleinement conscients que, ce faisant, ils finissent par devoir mener une campagne en solo : plus de coordination ni de cohésion, mais chacun pour soi. Brandissant fièrement les bannières nationales, mais avec le risque élevé de finir en pion sacrificiel dans la prochaine manœuvre des nouveaux rois autoproclamés du monde.

Oui, on pourrait dire que l'UE n'est aussi qu'un pion, parce que "regardez l'accord commercial UE–États-Unis". Un simple pion des protagonistes de cette Europe des Nations, bien entendu, qui nous transforment en vassaux et imposent la soumission de l'UE à Trump. Tant que la Commission reste leur marionnette et que chacun tire les ficelles selon ses intérêts (souvent étrangers), l'UE ne peut ni tenir debout ni encore moins danser sur le parquet géopolitique.

Comment plus de ces tiraillements pourrait résoudre tous nos défis, cela me dépasse. Si (choisis au hasard) Malte, Chypre et l'Espagne voulaient participer à la "Coalition of the Willing" ? L'Europe des Nations, ira-t-elle aux négociations avec l'équivalent d'une équipe de football suivie d'un petit avion portant Ursula von der Leyen, sur lequel António Costa pourrait parfois voyager en copilote ? « Show of force » et « Show of farce » ne sont pas très éloignés.

Diriger ne signifie pas attendre des autres pour prendre des décisions

Emmanuel Berretta l'a bien dit dans Le Point : « Au fond, les dirigeants européens n'écoutent pas Mario Draghi parce qu'il les oblige à choisir. Entre souveraineté nationale et efficacité européenne. Entre confort du statu quo et nécessité du changement. Entre Europe des arrangements et Europe de la puissance. »

Je commence d'ailleurs à me demander si l'on devrait vraiment appeler Giorgia Meloni, Merz et consorts "européens", car l'Europe des Nations semble signifier privilégier les exportations de voitures allemandes et le vin italien plutôt qu'une position européenne unie. Même le terme de "dirigeants" est quelque peu usurpé, puisqu'ils perdent clairement tempo après tempo en ne présentant ni en soutenant une vision de l'avenir de notre Union européenne.

Si nous continuons avec cette "Europe des Nations", des décisions importantes seront prises pour nous. Avec beaucoup des couleuvres à avaler. Quoi faire ? Nous pouvons essayer de rendre le "statu quo" aussi inconfortable que possible pour les dirigeants, afin qu'au final le changement devienne une option viable. Essayons avec #jumpstartEU.