Rave, rave into the dying of the light?

Des étincelles lors de notre action publique à Francfort
Des étincelles lors de notre action publique à Francfort (Photo: Thomas Lambert)

Blog post sur LinkedIn, 25/11/2025, de Sven Franck (in Deutsch, in english)

TL;DR – Je viens de lire la conclusion amère de Jürgen Habermas selon laquelle « une intégration politique, au moins au cœur de l’Union européenne, n’a jamais été aussi vitale pour notre survie qu’aujourd’hui. Et jamais aussi improbable. » Même si je partage l’idée que nous assistons peut-être au début de la fin de l’Union européenne, je me range du côté de Dylan Thomas « to not go gentle into that good night ».

Détruire l’Europe, un omnibus à la fois

Les dernières semaines ont été révélatrices : « Omnibus » est actuellement à la mode – non pas parce que le transport durable serait soudain à l’honneur, mais parce qu’il sert de paravent à une déréglementation généralisée sous couvert de dé-bureaucratisation. Faciliter la bureaucratie rendrait l’Europe plus compétitive, de déreguler cependant risque d’effacer nos atouts uniques et avec eux nos économies. Qui impose l’agenda ? Les États-Unis et tous ceux qui souhaitent affaiblir l’UE.

Leurs nouveaux serviteurs : le PPE et Ursula von der Leyen. Non seulement elle ne se sent plus responsable aux groupes démocratiques du Parlement qui lui ont accordé un second mandat, mais les conservateurs préfèrent rompre le cordon sanitaire et démanteler le Green Deal avec les forces antidémocratiques et anti-européennes. La suite ? L’omnibus numérique : une « dé-bureaucratisation », avec la suppression des bannières de cookies comme écran de fumée, visant en réalité à déréglementer et sacrifier notre protection des données. Vos conversations, vos déplacements, votre ADN, vendus et exploités par Palantir AI. Que pourrait-il bien se passer de pire ? Et surtout : quand allons-nous enfin dire stop ?

Rage against the machine

Je rentre de l’Assemblée générale de Volt Europa à Francfort. C’était un super week-end, mais comme le titre l’indique, la plupart d’entre nous dans notre bulle violette, moi compris, avons passé quelques jours à raver : à propos de l’Europe et sur les pistes de danse. Ce qui m’a manqué, c’est la rage. Oui, Volt défend une Europe unie et fédérale, une armée européenne et des réformes. Mais aussi Mario Draghi, Enrico Letta et beaucoup d’autres - depuis la touche, où l’on peut applaudir ou huer, mais guère plus.

Parce que la Commission s’en moque. Elle cherche même à empêcher le Parlement européen – rappelons-le, le seul organe démocratiquement élu des institutions – d’exercer ce qui reste de son pouvoir d’influence. Tout le monde s’accorde sur ce dont le projet européen a besoin (hint : un jumpstart). La question est : comment y arriver ?

Alors, comment ? Car ne pas contester la Commission et son agenda nationaliste pourrait être le clou de plus dans le cercueil de l’Union européenne. Il faut une véritable opposition à ce que fait la Commission. Au niveau européen. Pas seulement au Parlement. Pas seulement depuis les coulisses. Les électeurs doivent comprendre qu’ils ont encore (!) un choix et que cette Commission est en train de détruire toute chance de pertinence et de prospérité européennes dans un monde en mutation. Nous devrions être en colère. Et nous ne devrions pas « go gentle into that good night ». Alors, au travail.