Jour de la marmotte européen : Allons-nous jamais nous réveiller ?

Blog post sur LinkedIn, 21/09/2025, de Sven Franck (in Deutsch, in english)
Si l’on est un aficionado de l’Europe ou parmi la population record qui estime que « plus d’Europe » est aujourd'hui justifié, il faut aussi commencer à croire que nous vivons l’équivalent d’un jour de la marmotte européen.
C'est parce que chaque mi-septembre à 9h00, la Présidente de la Commission vous réveille avec le SOTEU – le discours sur l’état de l’Union européenne. Elle invoque une Europe plus forte, elle prêche la défense commune et elle laisse entrevoir des réformes des traités. Ensuite, Mario Draghi publie un rapport ou un rappel demandant que tout cela soit fait au plus vite. Puis, le « 💩 hits the fan » littéralement et la Commission y répond avec des communiqués de presse. Selon l’itération, nous avons aussi droit à un coup dur existentiel comme le Covid ou l’accord commercial UE–USA. Mais davantage d’Europe n’est jamais vraiment au rendez-vous, et très vite, nous voilà de nouveau à la mi-septembre, 9h00, et tout recommence.
Le dilemme du prisonnier à 27
Soyons franks : les États membres n’ont pas vraiment envie d’emprunter la voie de moins de pertinence, plus de subsidiarité et, vers le "F-word", plus de fédéralisme. Ils aiment emmener la Présidente de la Commission lorsqu’ils font de la politique étrangère et l’unanimité reste leur excuse universelle pour maintenir le statu quo. Pendant que Trump peut jouer aux échecs en 4D, les chefs d’État européens n’arrivent pas à résoudre un dilemme du prisonnier à 27, accumulant des pertes pour les citoyens par leur refus de coopérer advantage.
Le problème, c’est qu’une démocratie européenne n’a jamais été créée. Il n’a pas de plan directeur. Seulement des idées qui paraissent faciles sur le papier. Comme les listes transnationales : comme si un candidat chypriote pouvait séduire facilement un électeur finlandais du cercle arctique. Idem pour les États-Unis d’Europe : on ne peut pas (et ne devrait pas) simplement copier les États-Unis. Le Kentucky n’est pas la France. Après des siècles, les États membres de l’UE ne vont pas soudainement changer le logiciel et déclarer : « Nous sommes l’Europe ». C’est tellement inconcevable que personne au pouvoir ne semble même vouloir essayer.
If you build it, they will come (et la copieront peut-être)
J’ai toujours considéré Volt Europa comme une mini-UE. Nous avons de grandes et de petites sections avec des opinions diamétralement opposées. Un Bureau européen (pensez Commission) et un organe de résolution des conflits (pensez CJUE). Nous n’avons pas de Parlement (longue histoire), mais un Conseil. Le nôtre s’appelle le Country Council. Et il n’y en a qu’un.
Il nous reste encore du chemin pour faire fonctionner notre démocratie européenne interne. J’aime l’idée de travailler à quelque chose qui ressemble à l’Union européenne que nous proposons dans notre programme. Joindre les actes à la parole. En parlant des actes, nous recherchons toujours les meilleures pratiques à travers de l'Europe. Pour la démocratie européenne, Volt Europa elle-même devrait fournir cette meilleure pratique.
La nôtre serait une version à petite échelle de l’UE, apprenant à fonctionner avec 27+ pays. Réactions rapides, consensus, votes et manières d’y parvenir. Afin de fournir un exemple fonctionnel à la vraie Commission et aux chefs d’État. Peut-être que ce sera un pas ou un levier qui nous réveillera du jour de la marmotte européen. Cela vaut la peine d’essayer. Avec #jumpstartEU.